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      Par sa morphologie (encaissement, ligne de partage des eaux), le Val d'Aran est plus français qu'espagnol. Il était d'ailleurs rattaché à la Haute Garonne sous Napoléon. Comme un symbole, la Garonne trouve sa source dans les glaciers de la Maladetta avant de plonger dans le Val d'Artiga de Lin par une fameuse résurgence mise au jour par Norbert Casteret. Elle passe ensuite en France par le Pont du Roy où la vallée communique largement avec le Comminges. Redevenu espagnol au début du XIXème siècle, le Val d'Aran est désenclavé grâce au tunnel de Vielha et au col de la Bonaïgua.

          Le fond de la vallée est essentiellement mercantile, dopé par les consommateurs français. Si par contre on prend la peine de s'élever un peu, on découvre de charmant villages typiques, orientés vers le seigneur Aneto. Ils peuvent être le point de départ de jolies balades hivernales.

     Le vaste massif des Encantats quant à lui, est le pays des lacs. Ceci est dû à une activité glaciaire particulièrement intense, quelques milliers d'années auparavant. Le cirque de Colomers à lui seul en compte 47, plus ou moins grands. Ces lacs sont disposés sur un lit de granite décoré de pins à crochets. Tout ceci forme un écosystème fragile protégé par un Parc National, aux règles parfois étranges (que font des 4x4 au cœur du parc ...). Il aura eu en tout cas le mérite de préserver un peu de la fraicheur originelle de ce précieux massif dont la conquête est plutôt récente comparés à d'autres sites plus "racoleurs". A cause d'un relatif isolement, les plus hauts sommets n'ont été conquis que durant la seconde moitié du XIXème siècle.

          Il arrive ainsi que, navigant sur les hautes crêtes ou au détour d'un ressaut boisé, on puisse se croire le premier découvreur de lieux d'une secrète beauté. Sentiment si rare de nos jours...

        Cette multitude de lacs seront autant de fleurs que le randonneur aime à butiner. Il est possible de faire de grandes boucles, sans cesse à la recherche du prochain joyaux permettant de compléter sa parure. Ainsi, il m'est arrivé de marcher durant quatorze heures pour découvrir les lacs entourant le Peguera. Le sommet n'étant qu'un prétexte pour embrasser du regard le maximum de lacs. Les Encantats peuvent aussi se parcourir en hiver, sur plusieurs jours. On passe ainsi au pied de ces deux pointes, symboles du Parc. Les yeux aiguisés pourront déceler deux petits pitons dans l'encolure. La légende dit que deux chasseurs d'isards s'y serait retrouvés pétrifiés pour avoir préféré chasser le bel animal plutôt que d'assister à la messe.

 

          Voila ce qu'il en coûte de s'attaquer aux merveilles de la nature en ces lieux "enchantés".